Incertitude de la Hauteur
Introduction
Le niveau de l’eau est la hauteur de la surface de l’eau,
généralement donné en mètres ou centimètres, au-dessus d’un certain plan
de référence où le débit du cours d’eau est considéré nul, ou en tout
cas en dessous des plus basses eaux possibles. Le niveau zéro de la
hauteur est arbitraire, mais il est souvent choisi proche du zéro débit
(surtout sur les petits cours d’eau).
Description de la source d’incertitude
Les principaux capteurs utilisés dans le domaine de l’hydrométrie
sont : les sondes de pression, les capteurs bulle à bulle, les ultrasons
émergés et immergés, les codeurs à flotteur, les radars. Les
constructeurs annoncent une imprécision pour la pleine échelle de leur
capteur qui est généralement bien en dessous de 1 %.
L’incertitude sur la hauteur est inhérente au capteur de niveau,
et varie suivant le type de matériel utilisé et suivant que l’on est sur
une rivière de plaine à vitesses d’écoulement lentes, ou si l’on est en
crue dans un torrent de montagne. En effet, certains capteurs sont
sensibles à la pression qu’exerce le courant sur leur extrémité,
d’autre, sont plus ou moins réactifs aux montées rapides des eaux et
enfin certains, aériens, sont sensibles aux différences de température
entre leur environnement et celui du plan d’eau.
Amplitude classique de l’incertitude de la source
Incertitude liée au matériel
Dans une étude menée en 1993 sur 87 stations de leur réseau,
majoritairement équipées de capteur bulle à bulle, EDF DTG a estimé que
l’incertitude sur la détermination des débits de crue consécutive à
l’incertitude intrinsèque du capteur de niveau, était comprise entre 0,5
et 3 % avec une moyenne de 1 %, et à 3 % pour des cas plus extrêmes de
vitesses élevées ou de gradient de montée des eaux rapides.
Incertitude liée à la dérive du capteur
Lors des passages sur le terrain, la hauteur du plan d’eau est lue à
l’échelle limnimétrique, puis contrôlée au niveau de la centrale
d’acquisition. Il existe dans la littérature ou dans certaines démarches
qualités des consignes en cas de dérive sur les capteurs. Les bonnes
pratiques font que, si le gestionnaire de la station constate un
décalage de 1 cm (plan d’eau très calme) à 10 centimètres (plan d’eau
avec remous, batillage) entre l’échelle et le capteur, celui-ci est
recalé. En cas de lecture incertaine, voire impossible de l’échelle,
aucun recalage n’est effectué, mais examiné a posteriori.
La fréquence entre deux contrôles sur le terrain, varie
généralement d’une semaine (pour les gestionnaires bénéficiant
d’observateurs de crues) à 2 mois pour d’autres.
Une incertitude existe sur la cote publiée sur les serveurs temps réel
et importée dans les modèles de prévision (cote fournie par le capteur).
Dans les cas les plus courants de dérive, une différence de moins de 3
centimètres est constaté. Mais on peut, dans certain cas de panne, avoir
une différence de plusieurs dizaines de centimètres (un exemple de
codeur à flotteur bloquée en montée de crue est donné en figure 1).
Incertitude liée au concentrateur des données
Même minime, il peut y avoir une incertitude, ou plutôt une erreur
sur la valeur réelle de la hauteur collectée.
En effet, selon les concentrateurs, la hauteur est : arrondie à l’unité
du nombre (le plus souvent au cm), ou arrondie à la valeur supérieure.
On a même vu, pour des valeurs négatives, un concentrateur ajouter -1 et
donc être à 2 centimètres de la valeur réelle.
Bien entendu, pour des niveaux de crue l’erreur est minime, mais pour
des débits de référence d’étiage, elle est non négligeable.
Incertitude liée à la configuration du terrain
La hauteur récupérée par un concentrateur en temps réel, hauteur qui
donc n’est pas validée par un contrôle terrain, peut dans certains cas,
être source d’une erreur importante du fait de son caractère influencé.
- Exemple 1. Sur un cours d’eau en crue disposant d’une section relativement étroite, sous un pont, un embâcle pendant une crue peut faire monter artificiellement le niveau du plan d’eau et induire une erreur de +30 % au final sur le débit. Une des possibilités d’être alerté de cette erreur en temps réel, est l’affichage d’une période de retour de crue largement supérieur à ses voisines (Fig. 2). Lors du passage sur le terrain après la décrue, il ne sera pas aisé de détecter l’importance de l’erreur.
- Exemple 2. Sur un cours d’eau en étiage, disposant d’un contrôle hydraulique large type seuil béton et d’une faible hauteur d’eau : 1 centimètre de végétaux sur le seuil peut induire au final une erreur de +30 % voire plus sur le débit diffusé en temps réel. On peut être alerté de cette erreur en temps réel par l’affichage d’une situation humide de la station par rapport à ses voisines. Le passage sur le terrain fera que l’erreur sera corrigée.
Article très intéressant. Merci
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